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Liste des chirurgiens soignant cette pathologie

Chirurgien
Chirurgie Membres Inférieurs
Dr. Langlois Jean
Chirurgien
Chirurgie de la Cheville
Dr. Lopes Ronny

Définition

La griffe d’orteil est une déformation d’un ou plusieurs orteils qui se sont recourbés à leur extrémité, voire « rétractés ». Ils perdent ainsi progressivement leur flexibilité naturelle, et par conflit avec la chaussure, l’orteil voisin, ou le sol, sont responsables de l’apparition de cors parfois douloureux.

Évaluation de la gravité

Symptômes de la griffe d’orteil

Conséquences directes d’une griffe d’orteil sur l’orteil : la déformation peut siéger dans l’articulation entre la première (P1) et la deuxième (P2) phalange de l’orteil (orteil en « marteau »), ou dans celle entre la deuxième et la troisième (P3) phalange (orteil en « maillet »). Elle s’accompagne d’une rétraction des tendons fléchisseurs et/ou extenseurs de l’orteil. Le cor reste la zone douloureuse la plus importante et parfois si gênante qu’il empêche le chaussage. Il peut aussi s’enflammer, voire s’infecter.

Conséquences indirectes d’une griffe d’orteil sur les autres orteils : les rapports des orteils entre eux sont modifiés, surtout quand ils passent les uns sur ou sous les autres. On peut ainsi voir apparaître un « œil de perdrix » ou « cor humide » entre deux orteils. Le mauvais fonctionnement et l’enraidissement d’un ou plusieurs orteils sont parfois responsables d’un excès d’appui sous les têtes métatarsiennes (« métatarsalgies ») et à terme d’une dislocation articulaire (« luxation »). Ces deux pathologies s’auto-aggravent mutuellement.

Diagnostic de la griffe d’orteil

Le diagnostic est souvent évident au regard des déformations induite par la griffe d’orteil. Le bilan anatomique permet de rechercher les causes. Elles sont parfois multiples.

  • L’hérédité : la déformation peut être congénitale. Il s’agit plus souvent alors de déformations dans le plan horizontal, appelées « clinodactylies » (pour l’hallux, on parle de « crosse latérale »).
  • Le rôle de la chaussure : les chaussures étroites et pointues mais aussi certaines chaussures de sport peuvent être contraignantes. Les talons hauts surchargent et compriment les orteils.
  • Certaines maladies inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde) ou neurologiques (séquelles d’accidents vasculaires cérébraux).
  • Certains troubles statiques et tout particulièrement le pied creux.

La griffe d’orteil est fréquemment associée à un hallux valgus (cf fiche info dédiée), des douleurs plantaires d’appui (métatarsalgies, cf fiche info dédiée) et/ou un raccourcissement de l’enveloppe des muscles du mollet (« brièveté de la chaîne postérieure »).

Examens complémentaires de la griffe d’orteil

Des radiographies standards du pied (souvent bilatérales) sont réalisées (face et profil, debout, « en charge ») afin de mesurer l’importance des déformations induites par la griffe d’orteil, juger les rapports de longueur des métatarsiens et évaluer un éventuel hallux valgus associé.

On associe plus rarement à la griffe d’orteil une échographie ou une IRM, afin de compléter l’analyse des structures plantaires, évaluer des atteintes articulaires débutantes ou névromes de Morton associés.

En collaboration avec un podologue, une étude du déroulé du pas (baropodométrie) sur plateau de marche peut être utile.

Traitement médical

Initialement, le traitement d’une griffe d’orteil est conservateur et « non chirurgical ». Il peut soulager la pression sur les cors et agir sur les déformations tant que celles-ci sont réductibles.

  • L’adaptation du chaussage (large et souple, parfois ouvert en cas de crise).
  • Les soins de pédicurie locaux et les protecteurs d’orteils sur mesure (orthoplasties en silicone) pour éviter le frottement.

  • Des semelles orthopédiques réalisées sur mesure peuvent contribuer à répartir harmonieusement la pression entre les zones d’appui des têtes métatarsiennes.

On peut diminuer la pression sur l’avant-pied et préserver la souplesse articulaire par des exercices d’étirement (stretching du tendon d’Achille par exemple).

 

Malheureusement, aucun matériel ne peut redresser durablement des déformations de griffes d’orteil installées souvent depuis plusieurs années.

Si ces premières mesures ne fonctionnent pas après quelques semaines de suivi rigoureux, un véritable handicap quotidien peut se constituer. Les déformations se fixent, les chaussures sont de moins en moins bien supportées. La chirurgie pour opérer un ou des orteils en griffe est alors parfois proposée.

Traitement chirurgical

Quand opère-t-on les griffes d’orteil ?

L’opération pour corriger un orteil en griffe est décidée en fonction de l’importance des douleurs, de la gêne quotidienne et des difficultés au chaussage. Mais attention : l’importance de la déformation n’est pas toujours strictement corrélée à l’importance de la gêne.

Vous êtes la seule personne à même d’évaluer l’importance de votre gêne dans la vie quotidienne (chaussage au quotidien, gêne sportive ou professionnelle), et de décider le bon moment pour se faire opérer.

Si la douleur ou la déformation en griffe d’orteil commence à s’étendre aux autres orteils et à se fixer en dehors des périodes d’activité, il est recommandé de ne pas trop attendre avant de prendre avis auprès d’un chirurgien.

Se préparer à l’opération d’une griffe d’orteil

Renvoyez le consentement signé qui vous a été remis lors de la consultation, en conservant une photocopie. C’est aujourd’hui la condition légale pour que vous soyez opéré.

Achetez la paire de chaussures de décharge (HALTEN chez PODONOV ou GEMINI chez ISO, détails fournis par le secrétariat du chirurgien), qui vous a été prescrite. Il vous faudra absolument vous munir de cette paire de chaussures le jour de l’intervention. L’appui total et immédiat sera autorisé avec ces chaussures. Les béquilles sont parfois utiles un ou deux jours, le temps de retrouver de bonnes sensations à la marche.

Coupez vos ongles courts, enlevez le vernis à ongle et éventuellement ayez recours à des soins de pédicurie si cela est difficile. Traitez les problèmes mycosiques éventuels. Observez une hygiène stricte des pieds avec des bains de pied quotidiens, la semaine précédant la chirurgie.

Signalez (au secrétariat du chirurgien, par téléphone ou e-mail) tout problème infectieux général (respiratoire, urinaire, ou autre) ou local (plaie, ongle incarné). Celui-ci pourrait conduire à reporter votre intervention.

Le tabagisme majore nettement les complications : troubles de cicatrisation et infection secondaire, non consolidation des corrections ou fusions osseuses. La chirurgie ne sera pratiquée que si vous arrêtez tout tabagisme au moins six semaines avant et trois mois après l’intervention. Soyez honnête vis-à-vis de cet engagement ; parlez-en avec votre médecin traitant, un tabacologue ou un hypnothérapeute ; n’hésitez pas à demander un report d’intervention à votre chirurgien si le sevrage est difficile à mettre en place.

Anesthésie pour une opération de griffe d’orteil

Les techniques chirurgicales et de gestion du confort du patient en postopératoire ont beaucoup évolué depuis 20 ans.

La chirurgie du pied garde à tort la réputation d’être douloureuse. La prise en charge de la douleur est aujourd’hui pourtant prioritaire. Les techniques disponibles vous seront détaillées, notamment lors de la consultation d’anesthésie à Santy, qui est évidemment obligatoire.

L’anesthésiste vous expliquera, lors de cette consultation, les modalités et les choix possibles d’anesthésie adaptée à la chirurgie de la griffe d’orteil et à vos problèmes de santé. Lors de cette consultation, un point sera fait sur vos traitements médicamenteux.

L’anesthésie peut être générale ou locorégionale (englobant le bas de la jambe, la cheville et le pied). Le choix de la modalité d’anesthésie n’influe pas sur la technique chirurgicale ou la sortie (le jour même, dans 99% des cas).

Technique chirurgicale de correction de griffe d’orteil

La chirurgie dure environ 30 minutes selon les difficultés rencontrées et les éventuels gestes associés. Un garrot à la cheville est utilisé pour interrompre l’arrivée du sang et mieux visualiser les structures pendant l’intervention.

Le traitement chirurgical sera bien évidemment en rapport avec la ou les causes favorisantes. Deux types de chirurgie peuvent être utilisées ; elles ne s’opposent pas, dépendent de votre déformation provoquée par l’orteil en griffe et des habitudes de votre chirurgien. Elles sont même parfois associées dans une même intervention.

  • La chirurgie conventionnelle (dite à « ciel ouvert ») permet, grâce à une incision de quelques centimètres, d’intervenir sur les tendons, les os ou les articulations, à vue.
  • La chirurgie percutanée consiste à intervenir par des incisions de seulement quelques millimètres, sur les tendons, les os ou les articulations à l’aide d’instruments spécifiques, le plus souvent sous contrôle radiologique pour vérifier les gestes effectués. La chirurgie percutanée est de plus en plus utilisée, car elle permet de réduire les complications vasculaires et cutanées (rétraction, nécrose).

Différents gestes pourront être combinés, selon les cas de griffes d’orteil :

  • Des gestes osseux : ce sont des coupes osseuses « ostéotomies » dont le but est de réorienter l’axe de la première et/ou deuxième phalange. Ces gestes osseux peuvent nécessiter ou pas l’utilisation de matériel de fixation (vis, broches…). Il peut aussi s’agir d’une simple résection de saillie osseuse, articulaire ou non.

  • Des gestes articulaires : quand l’articulation n’est pas détruite mais déformée, on pratique parfois un allongement de la capsule articulaire. Quand l’articulation est trop dégradée, il peut être effectué un blocage articulaire (arthrodèse), ou une simple résection (arthroplastie).

  • Des gestes tendineux : au niveau des orteils, il peut être pratiqué des gestes d’allongements, de section ou de transferts tendineux (extenseurs ou fléchisseurs), pour corriger les déformations liées à la griffe d’orteil.

Séjour postopératoire

Le retour à domicile a lieu le jour même dans l’immense majorité des cas (chirurgie dite ambulatoire). La chirurgie de l’avant-pied ne nécessite pas de centre de rééducation, ni de séjour en maison de convalescence (la marche étant possible avec la paire de chaussures de décharge prescrite).

Pendant l’hospitalisation pour une griffe d’orteil, c’est le bulletin de séjour qui fait fonction d’arrêt de travail.

Lors de votre départ, il vous sera remis :

  • un arrêt de travail (deux mois maximum selon les référentiels de l’assurance maladie),
  • des prescriptions médicales (anticoagulants non systématiques, antalgiques),
  • le prochain rendez-vous de consultation,
  • le matériel pour les pansements qu’il vous faudra apporter lors de la première consultation,
  • une ordonnance pour soins infirmiers, à débuter après la première consultation postopératoire,
  • En revanche, le compte-rendu opératoire vous sera adressé secondairement.

NB : le bon de transport n’est pas un droit, mais une prescription médicale

  • il ne peut pas être délivré après réalisation du transport,
  • aucun bon de transport ne sera délivré pour l’admission de votre hospitalisation,
  • celui-ci est pris en charge par la sécurité sociale uniquement pour la sortie d’hospitalisation ; il vous sera prescrit si aucun membre de votre famille ne peut venir vous chercher,
  • pour les consultations, les transports ne sont pris en charge que si vous êtes en affection longue durée, relativement à la pathologie de votre pied.

Suites opératoires d’une chirurgie de griffe d’orteil

Le pansement fait au bloc opératoire (constituant une sorte de « plâtre mou ») est à conserver sans être refait (sauf en cas de problème majeur : trop compressif ou souillé et perméable) jusqu’à la première consultation avec le chirurgien, entre le cinquième et le quinzième jour après l’intervention.

Il est fortement recommandé de ne pas marcher pied nu le premier mois qui suit l’opération d’un orteil en griffe. La marche est cependant possible sans restriction avec une chaussure orthopédique pour un mois environ. Puis le relai se fait pour un mois complémentaire, avec une chaussure plutôt large, souple et plate, de type basket.

Pour lutter contre l’œdème (en particulier les 3-4 premiers jours postopératoires), vous devez garder le pied opéré de la griffe d’orteil surélevé lorsque vous êtes en position assise ; et surélever les pieds de votre lit, au minimum les quinze premiers jours. Vous pouvez effectuer des exercices d’auto-rééducation active (mobilisation volontaire de vos orteils et de votre pied). Il est conseillé de limiter la marche à quinze minutes toutes les deux heures. Mettez un pack de froid sur votre pied pendant dix minutes, à renouveler autant que nécessaire, toutes les deux heures au début si besoin.

Les douches nécessitent de protéger impérativement le pansement de votre pied avec un sac plastique hermétique.

Les douleurs ont considérablement diminué grâce à la modification des techniques (petites incisons, stabilité des montages) et à l’amélioration des techniques d’anesthésie. La majorité des patients ne ressent qu’une douleur modérée et de courte durée (deux à cinq jours). Parmi les prescriptions médicamenteuses, la prise de Vitamine C pendant 45 jours est indispensable pour améliorer l’efficacité des traitements de la douleur. La chaussette de contention doit être conservée pendant trois semaines du côté opposé à la chirurgie. Un traitement anticoagulant n’est prescrit qu’en cas d’antécédent personnel de phlébite.

En cas de problèmes (douleurs, fièvre …), mettez-vous en contact rapidement avec le secrétariat du chirurgien (heures ouvrables). Il est toujours possible, en urgence, de montrer votre pansement à une infirmière libérale ou aux urgences.

Les consultations postopératoires ont lieu environ une semaine après la chirurgie (pour le premier pansement) et à la sixième semaine avec le chirurgien, au centre SANTY, afin de contrôler la cicatrisation, de pratiquer des radiographies de contrôle (qui vous seront remises pour être montrées à votre médecin et à votre kinésithérapeute) et de vous prescrire éventuellement de la rééducation.

La récupération reste longue. Le gonflement postopératoire, indolore, dure en moyenne deux à trois mois, mais il peut persister plus longtemps, en fonction du geste chirurgical réalisé et de votre terrain circulatoire. Un chaussage fin est à proscrire au moins au moins pendant quatre à six mois qui suivent l’opération de la griffe d’orteil.

Pour plus d’information sur les suites, n’hésitez pas à consulter les fiches infos (consignes postop 1 et 2)