La polyarthrite rhumatoïde est un rhumatisme inflammatoire chronique. C’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire que des anticorps naturellement présents dans l’organisme vont se diriger contre les articulations et provoquer l’inflammation de ces dernières.
La polyarthrite rhumatoïde est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent, puisqu’elle touche 0,5% de la population générale et plus particulièrement les femmes de plus de 50 ans. Cette pathologie est dite chronique car elle dure dans le temps. Les traitements permettent de contrôler la polyarthrite rhumatoïde, mais ils ne permettent pas une guérison.
La polyarthrite rhumatoïde provoque de l’inflammation dans les articulations. Toutes les articulations peuvent être touchées mais, habituellement, les douleurs débutent par une atteinte des deux mains et des deux pieds. Ces douleurs, dites inflammatoires, prédominent la nuit et le matin au réveil et ont tendance à s’atténuer dans la journée. Un gonflement des articulations peut accompagner les douleurs. En l’absence de traitement adapté, la polyarthrite rhumatoïde peut détruire les articulations. Ces dégâts « structuraux » sont irréversibles. La polyarthrite rhumatoïde peut également entraîner des conséquences sur d’autres organes du fait de l’inflammation systémique qu’elle provoque (atteinte pulmonaire et atteinte cardio-vasculaire notamment).
Lors de la consultation initiale, le rhumatologue aura pour objectifs de confirmer la polyarthrite rhumatoïde et d’évaluer sa gravité. Pour ce faire, il réalisera un examen clinique complet.
Lorsque le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde est certain, un traitement est indiqué afin de contrôler la maladie. Le traitement a pour but de calmer les douleurs et de prévenir la destruction des articulations, tout en étant bien toléré par le patient. De nombreux traitements sont disponibles à l’heure actuelle.
L’ensemble des traitements ainsi que les examens inhérents à la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde sont pris en charge à 100% au titre de l’Affection Longue Durée. La demande de reconnaissance en affection longue durée est faite par le médecin traitant.
Lors de l’annonce d’une maladie chronique, le patient peut ressentir le besoin d’échanger avec d’autres patients sur la polyarthrite rhumatoïde et les traitements. Des associations de patients existent pour cela. Aussi, les services hospitaliers de rhumatologie proposent des demi-journées d’éducation thérapeutique où les patients échangent entre eux et avec un rhumatologue. L’objectif de ces réunions n’est pas d’aborder la prise en charge de chacun mais de partager son expérience en étant accompagné par un professionnel de santé. Votre rhumatologue pourra vous orienter vers les associations de patients et/ou en éducation thérapeutique si vous le souhaitez.
Il s’agit du Méthotrexate. Il existe sous forme de comprimés ou sous forme d’injection sous-cutanée que le patient peut se faire lui-même. Dans les deux cas, ce traitement est administré une fois par semaine.
Le Méthotrexate est un traitement bien toléré pour contrôler la polyarthrite rhumatoïde. Les principaux effets indésirables qui concernent environ une personne sur quatre sont les nausées après la prise et plus rarement une perturbation du foie qui se voit sur la prise de sang mais ne provoque pas de symptômes. Ces effets indésirables, bénins, sont réversibles en quelques jours après l’arrêt du traitement. Afin d’améliorer la tolérance du traitement, il est recommandé de prendre de l’acide folique 48 heures après la prise du Méthotrexate.
Le Méthotrexate agit en six semaines environ. Pour couvrir son délai d’action, le médecin vous proposera de prendre en plus, temporairement et en l’absence de contre-indication, de la cortisone à petites doses qui a l’avantage d’agir très rapidement en supprimant l’inflammation dans les articulations.
Si le Méthotrexate n’est pas suffisamment efficace, un autre traitement de la famille des biothérapies, voire des thérapies ciblées, vous sera prescrit pour la polyarthrite rhumatoïde. Ce sont des traitements en injections sous-cutanées (hebdomadaire, bimensuelle ou mensuelle) qui modulent le système immunitaire afin de supprimer l’inflammation dans les articulations.
En plus des traitements médicamenteux, il est conseillé de maintenir une activité physique régulière (aucun sport n’est proscrit) et de stopper tout tabagisme, le tabac étant associé à des formes plus sévères de polyarthrite rhumatoïde. En cas de déformation des pieds, des semelles orthopédiques sur mesure peuvent être réalisées par un podologue, sur prescription de votre rhumatologue.