Plusieurs semaines après l’implantation d’une prothèse de hanche (simple, dite « de première intention »), il est possible de marcher sans douleur et sans boiterie. Si ce n’est pas le cas, différents dysfonctionnements peuvent être évoqués :
D’autres causes mécaniques peuvent être évoquées, en particulier une modification de longueur ou de latéralisation de la hanche qui modifie le trajet des muscles et les rend parfois insuffisants. Une prothèse de hanche suivie d’un raccourcissement ou d’un allongement substantiel du membre entraîne parfois une boiterie.
Enfin, il faut également évoquer les douleurs ayant une autre origine que la hanche : trouble neurologique ou vasculaire par exemple.
La survenue d’une tendinite du psoas (muscle situé en avant de la hanche, permettant de fléchir la hanche, c’est-à-dire lever la cuisse) après implantation d’une prothèse de hanche est un événement pouvant concerner 1 à 5% des cas.
Il s’agit d’une douleur dans l’aine, qui n’était habituellement pas présente avant l’intervention. La douleur apparaît quelques jours, semaines ou mois après la chirurgie, puis devient invalidante (dans les escaliers, ou l’installation en voiture par exemple) car elle ne disparaît pas malgré la rééducation. Les radiographies sont habituellement interprétées normales, la prothèse semble bien fonctionner. En réalité, il s’agit souvent d’un débord de la cupule prothétique en avant, au contact du tendon psoas qui est irrité et enflammé par ce conflit.
Il convient alors de confirmer le diagnostic par une échographie qui montre le débord de la cupule, le contact avec le tendon et une bursite inflammatoire au niveau du tendon. Si l’on infiltre une ampoule de cortisone au contact du tendon, la douleur disparaît quelques semaines puis réapparaît. Un scanner de hanche permet aussi d’évaluer la position de la cupule (mesurer le débord), ainsi que la qualité de la fixation osseuse.
Le traitement repose au choix sur l’une de ces interventions :
Le résultat est habituellement excellent, avec disparition définitive de la tendinite.
Enfin, il faut signaler que certaines tendinites du psoas peuvent également être dues à un ostéophyte résiduel (bec osseux développé sur l’arthrose), en dehors de tout débord de cupule.
Une bursite est une petite poche inflammatoire et douloureuse remplie de liquide, qui témoigne de la souffrance de certaines structures périarticulaires, comme les tendons notamment ceux des muscles fessiers.
Il existe parfois des bursites autour des muscles fessiers, préalables à toute chirurgie (par surcharge de contraintes, notamment chez les patients ayant des problèmes lombaires associés). Si la bursite se constitue après la chirurgie, elle peut être en rapport avec un matériel métallique conflictuel (fils métalliques, crochet ou plaque fixant le haut du fémur) ou encore liée à une rupture de tendons fessiers.
Le diagnostic est réalisé grâce à une échographie de hanche.
Le traitement repose en premier lieu sur les anti-inflammatoires ou sur l’infiltration de la bursite (cortisone). En cas de persistance, il faut intervenir chirurgicalement, et supprimer la cause de l’inflammation : retrait des fils irritants, réparation des tendons lésés.
Toute prothèse de hanche implantée dans l’organisme est soumise à des phénomènes d’usure, toutefois très progressive et indolore. Dans certaines situations cependant, l’usure d’une prothèse de hanche mérite une attention particulière :
Lorsque l’usure est isolée et peu importante, il convient de la surveiller sans intervenir. Lorsque l’usure s’accompagne de destruction osseuse ou de douleurs, il faut sans tarder changer les implants usés contre de nouveaux implants afin de préserver le capital osseux.
Dans tous les cas, une prothèse de hanche doit être surveillée par des radiographies régulières tout au long de la vie, car l’usure, même sévère, est souvent totalement indolore.
Le descellement d’une prothèse de hanche est l’apparition d’une mobilité entre l’implant et l’os sous-jacent. Il s’agit d’un événement qui peut être douloureux, dont la confirmation de diagnostic est radiologique.
Différentes causes de descellement de prothèse de hanche sont possibles :
Dans tous les cas, il convient d’agir sans trop tarder, car le descellement d’une prothèse de hanche conduit à une destruction progressive de l’os qui entoure l’implant devenu mobile (ostéolyse). Il faut réopérer et changer l’implant descellé contre un nouvel implant, en effectuant des prélèvements bactériologiques pour éliminer un processus infectieux.
La luxation, surtout lorsqu’elle est répétée, est un épisode traumatisant qui nécessite un transport d’urgence en service chirurgical pour réduction sous anesthésie.
Le diagnostic apprécie l’état neuromusculaire et général. Il faut prendre connaissance du compte rendu opératoire : voie d’abord, diamètre de la tête prothétique, références des implants. Un défaut de position des implants est évalué sur les radiographies et sur un scanner. L’usure est également appréciée sur les radiographies.
Le traitement des luxations itératives repose sur la reprise chirurgicale : réparation des muscles stabilisateurs, changement du positionnement des implants, pose d’un cotyle double mobilité.
L’infection d’une prothèse de hanche est un événement grave, dont la fréquence est inférieure à 1% des prothèses de hanche posées.
Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments : anomalie de cicatrisation, écoulement, baisse de l’état général, fièvre, douleurs de hanche nuit et jour, apparition de signes radiologiques de destruction osseuse autour de la prothèse de hanche, augmentation de marqueurs biologiques de l’inflammation (leucocytes, vitesse de sédimentation, CRP). Parfois, l’infection est difficile à diagnostiquer car les signes sont modérés ou atypiques.
La réalisation d’une ponction faite sous radiographie (souvent au bloc opératoire) est un bon moyen pour prouver l’existence d’une infection profonde de la hanche.
Lorsque le diagnostic est confirmé, il faut envisager impérativement une reprise chirurgicale pour laver et généralement changer les implants infectés. L’antibiothérapie est prolongée plusieurs semaines après l’intervention chirurgicale.