Les ruptures du ligament croisé postérieur sont beaucoup moins fréquentes que celles du ligament croisé antérieur.
La rupture du ligament croisé postérieur résulte le plus souvent d’un choc préalable direct sur la partie haute du tibia (tubérosité tibiale antérieure).
Un tel traumatisme survient généralement au cours d’un accident de la voie publique (choc frontal en voiture : le tableau de bord venant percuter le genou du conducteur ou du passager), voire au cours d’un accident sportif (chute sur les genoux).
Le diagnostic initial est souvent méconnu car ce type de lésion survient souvent dans un contexte de polytraumatisme. La prise en charge initiale se focalise sur les lésions urgentes menaçant le pronostic vital.
Dans un premier temps, les ruptures du ligament croisé postérieur sont bien tolérées. Puis surviennent une appréhension dans les escaliers, une sensation d’instabilité, voire des douleurs siégeant à la partie antérieure du genou.
Le diagnostic repose sur un interrogatoire soigneux et l’examen clinique. Les examens radiologiques et notamment l’IRM permettent de confirmer le diagnostic de rupture du ligament croisé postérieur et de rechercher des lésions méniscales ou cartilagineuses associées.
Les ruptures du ligament croisé postérieur sont généralement tolérées longtemps en l’absence de traitement chirurgical. Une rééducation est indiquée la plupart du temps pour renforcer les muscles stabilisateurs du genou.
L’intervention peut être proposée lorsque le patient décrit une instabilité et des douleurs lors de ses activités.
La ligamentoplastie ou chirurgie de reconstruction du ligament croisé postérieur sous arthroscopie est une intervention qui dure environ une heure. Elle est effectuée sous anesthésie générale.
Comme pour la reconstruction du ligament croisé antérieur, l’intervention est effectuée sous arthroscopie à l’aide d’une petite caméra. Le ligament croisé postérieur rompu est reconstruit à l’aide du tiers central du tendon quadricipital ou des tendons des ischios jambiers prélevés sur le même genou. Ce nouveau ligament est fixé dans deux tunnels : l’un au niveau du tibia, l’autre au niveau du fémur. La fixation est assurée à l’aide de vis résorbables.
L’admission à l’hôpital se fait la veille de l’intervention sur la rupture du ligament croisé postérieur. La durée de l’hospitalisation est de deux à trois jours. Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant quelques jours. La kinésithérapie peut débuter progressivement dans les jours qui suivent l’intervention.
La rééducation proprement dite est généralement réalisée en centre de rééducation car il s’agit de protocoles spécifiques. La déambulation s’effectue sous couvert d’une attelle durant les 45 premiers jours. La récupération de la flexion se fait progressivement sur trois mois. La reprise des activités sportives en ligne peut être envisagée à compter du sixième mois post-opératoire. Les activités sportives de terrain peuvent être recommencées à compter du huitième mois qui suit l’opération de la rupture du ligament croisé postérieur.